Artelys contribue de manière significative à l’analyse des propositions de la Commission européenne sur les marchés du gaz et de l’hydrogène
La Commission européenne a publié aujourd’hui ses propositions visant à mettre à jour le cadre législatif et réglementaire dans le secteur du gaz et de l’hydrogène pour mettre l’UE sur la voie d’une économie décarbonée d’ici 2050, notamment en facilitant l’établissement d’un marché européen intégré de l’hydrogène. Les contributions d’Artelys à l’analyse des impacts se sont structurées selon deux axes principaux.
Intégration des gaz bas carbone et renouvelables et amélioration des règles du marché du gaz
À la tête d’un consortium d’instituts renommés (Trinomics, Fraunhofer IEE et le JRC), Artelys a évalué différentes options politiques visant à établir des règles du jeu équitables pour les gaz renouvelables et bas carbone, et à améliorer les procédures de planification des réseaux pour se mettre en face des défis de la transition énergétique. Les options qui ont été analysées traitent des lacunes potentielles dans différents domaines de la législation existante, tels que :
- L’accès limité au marché/réseau pour les producteurs de gaz renouvelables ou bas carbone.
- Les connexions insuffisantes au réseau, qui constituent des obstacles potentiels à l’exploitation du potentiel des gaz renouvelables.
- Les tarifs d’entrée et de sortie du marché du gaz européen, qui peuvent constituer un obstacle à l’intégration complète du marché européen du gaz.
- Les règles relatives à la qualité du gaz au niveau du transport du gaz, définies sans entièrement tenir compte des rôles potentiels de l’hydrogène ou d’autres gaz renouvelables ou bas carbone.
Les analyses reposent sur une combinaison de techniques qualitatives et quantitatives, ces dernières comprenant une modélisation complète du secteur gazier de l’UE à l’aide du modèle de système énergétique METIS. METIS est une solution développée par Artelys pour le compte de la Direction générale de l’énergie de la Commission européenne. Grâce à METIS, et avec des enrichissements qualitatifs, les options envisagées par la Commission européenne ont été évaluées en termes d’impacts économiques, environnementaux et sociaux.
Nos évaluations ont apporté un éclairage nouveau et révèlent par exemple que :
- Bien que le biométhane soit relativement abondant en Europe, les coûts associés dépassent encore largement les prix du gaz, rendant un soutien public ou un niveau important du prix du carbone indispensable à sa compétitivité.
- Une révision des tarifs d’entrée/sortie pourrait accroître l’efficacité du marché et faire diminuer légèrement les prix marginaux du gaz, mais nécessiterait des efforts administratifs importants.
- L’adjonction d’hydrogène dans les réseaux de transport de gaz existants entraîne des coûts d’investissement importants lorsqu’on dépasse un taux de mélange de l’ordre de 5 %, en raison des impacts portant sur l’ensemble de la chaîne d’approvisionnement gaz. Même si l’adjonction d’hydrogène peut faciliter l’établissement d’une économie européenne de l’hydrogène, elle ne contribuerait que marginalement à la réduction des émissions de gaz à effet de serre. Des taux de mélange plus élevés impliqueraient des coûts de réduction du CO2 de plus de 400 €/t (voir graphique ci-dessus) et nécessiteraient une législation européenne coordonnée pour éviter une fragmentation du marché du gaz.
- L’octroi d’un accès négocié à des tiers aux terminaux méthaniers facilite l‘augmentation du niveau des imports de LNG, ce qui pourrait réduire le prix du gaz en Europe.
- La planification conjointe des réseaux de gaz, d’électricité et d’hydrogène aux niveaux européen, régionaux et nationaux révèle des synergies entre les vecteurs énergétiques et réduit les investissements dans les actifs échoués ainsi que les verrouillages technologiques.
Le rapport complet préparé par Artelys et ses partenaires est disponible ici.
Avantages et coûts d’un réseau paneuropéen de l’hydrogène
Artelys a contribué à la quantification des bénéfices et des coûts liés au développement d’un réseau hydrogène en Europe. Les propositions de mesures sous-jacentes et les hypothèses de modélisation associées ont été développées en étroite collaboration avec Guidehouse, qui a effectué un examen qualitatif des options retenues. Notre évaluation complète cette dernière avec des résultats quantitatifs, générés via le modèle METIS, représentant l’ensemble du système énergétique européen. L’opportunité de développer un réseau hydrogène a été étudiée en optimisant conjointement les interconnexions électriques, gaz et hydrogène ainsi que les solutions de flexibilité sur un scénario 2030 produit par la Commission européenne, respectant l’objectif de réduction des émissions de 55 % d’ici 2030. Le modèle METIS inclut la possibilité de convertir les gazoducs existants pour un usage hydrogène ainsi que l’option de construire de nouveaux gazoducs dédiés au transport d’hydrogène. De plus, les possibilités de stockage d’hydrogène ont été examinées, ce qui permet à METIS de couvrir entièrement les liens entre l’électricité, le gaz et l’hydrogène (via des électrolyseurs, des centrales électriques, des turbines à gaz/hydrogène, etc.)
L’analyse révèle que :
- L’émergence d’un réseau hydrogène en Europe d’ici 2030 facilite l’exploitation des potentiels d’électricité renouvelable à moindre coût, ce qui fait baisser les coûts d’approvisionnement en hydrogène et favorise la convergence des prix nationaux de l’hydrogène.
- Une planification concertée des capacités de production d’hydrogène et de transport transfrontalier d’hydrogène (et d’électricité) entre États membres de l’UE permettra de réduire considérablement les coûts liés à l’introduction de l’hydrogène dans le système énergétique européen. Les objectifs nationaux de déploiement d’électrolyseurs devraient être fixés en coordination entre États membres, notamment puisque des imports d’hydrogène peuvent être moins onéreux que des imports d’électricité pour alimenter une production locale d’hydrogène électrolytique.
- Une part importante des futures capacités d’interconnexions transfrontalières de l’hydrogène pourrait provenir d’une conversion des gazoducs existants, tout en veillant à ce qu’il reste suffisamment de capacités pour répondre à la demande résiduelle de méthane en 2030.
- Le fait de permettre aux électrolyseurs de fonctionner avec de l’électricité provenant du réseau (en plus des investissements dans des capacités dédiées aux ENR) peut résulter en une réduction de coûts, au prix toutefois d’une augmentation des émissions de carbone. Le maintien d’une contrainte carbone permet de réduire les émissions à un coût de réduction d’environ 27 €/tCO2.
Le rapport correspondant est disponible ici.
Si vous voulez en savoir plus sur nos précédentes études en collaboration avec l’Union Européenne, vous pouvez nous contacter ou visiter notre page dédiée.
Artelys participe au projet européen HyNet pour optimiser les réseaux électriques hybrides AC/DC
Dans le cadre du projet Horizon Europe, Artelys participe au projet HyNet. Cette initiative vise à étudier et optimiser l’exploitation des réseaux électriques hybrides AC/DC. Ce projet s’inscrit dans un contexte de croissance rapide des technologies basées sur l’électronique de puissance et de déploiement massif des ressources énergétiques distribuées.
Accélérer le progrès : les algorithmes d’Artelys permettent l’intégration de REN à la plateforme MARI
— Artelys a fourni les algorithmes avancés permettant de piloter les processus mFRR de bout en bout de REN, assurant une intégration fluide à la plateforme MARI, dont les algorithmes de marché sont également développés par Artelys.
EEX lance des enchères pour les garanties d’origine du biogaz français
— La Bourse européenne de l’énergie (EEX), en collaboration avec le ministère français de l’énergie, met en place des enchères pour les Garanties d’Origine (GO) du biogaz. Artelys fournit la technologie de compensation de marché pour optimiser le processus d’enchères, en soutenant la certification des énergies renouvelables et les efforts de décarbonisation.
Des technologies de réseau innovantes peuvent améliorer, jusqu’à 40%, l’intégration des énergies renouvelables dans le réseau letton
— Le réseau électrique est confronté à des difficultés pour gérer les quantités croissantes de nouvelle production d’énergie éolienne et solaire. Les technologies d’amélioration du réseau (GET) sont essentielles pour optimiser l’utilisation de l’infrastructure existante. Artelys a réalisé une étude pour le gestionnaire du réseau de transport letton (TSO) AST afin d’évaluer la capacité d’accueil de la production renouvelable du réseau de transport et d’évaluer les avantages que les GET peuvent apporter à l’intégration des énergies renouvelables. L’étude a effectué des simulations à l’aide de l’outil de flux optimal open-source, PowSyBI Metrix. Les résultats montrent que les Grid Enhancing Technologies peuvent augmenter la capacité d’accueil des sources d’énergie renouvelables (SER) jusqu’à 40 % et ont été annoncés dans le communiqué de presse suivant.